Elise Sormani a vécu dix ans à Cape Town, en Afrique du Sud. Sur place, elle a développé une marque de mode éthique. Son parcours, marqué par des défis professionnels et sociaux, l’a amenée à créer un projet alliant mode et responsabilité sociétale. Dans cette interview, elle partage son engagement et son impact dans l’industrie de la mode en Afrique.
Elise Sormani crée sa marque éthique en Afrique du Sud
C’est en Afrique qu’Elise a transformé ses convictions en un projet entrepreneurial novateur. Elle n’a pas été freinée par les démarches administratives pourtant complexes. Elle s’est adaptée en explorant les possibilités d’engagement local. « On est obligé de se réinventer », déclare-t-elle, évoquant les défis pour les expatriés et les inégalités criantes entre quartiers modernes et townships.
Cette envie de créer un lien entre ces deux univers l’a inspirée à lancer une marque de sacs à main. Après des cours de couture, elle a saisi l’opportunité d’allier son savoir-faire avec des tissus locaux. Son entreprise n’était pas seulement un projet de mode, mais aussi un moyen d’offrir des opportunités d’emploi à des femmes issues de milieux précaires, souvent contraintes de rester chez elles pour s’occuper de leurs enfants.
Pour Elise, l’éthique était au cœur de son modèle économique. Elle s’est associée à des couturières locales, leur permettant de travailler depuis leur domicile dans les townships. Élise a aussi intégré des matériaux éthiques dans sa production, adoptant une approche respectueuse de l’environnement et des ressources locales.
Ce parcours en Afrique du Sud n’était pas le début de son engagement pour la responsabilité sociétale, mais une suite logique. Avant son installation à Cape Town, Élise travaillait déjà en France dans le secteur de la RSE, un domaine qu’elle a découvert par passion. Ce chemin l’a poussée à reprendre ses études pour se spécialiser. L’Afrique du Sud a finalement été l’étape qui a transformé sa carrière et sa vision de l’entrepreneuriat.
Elise Sormani contribue à la réalisation du rapport de l’UNESCO sur le secteur de la mode en Afrique
L’initiative de l’UNESCO découle de son mandat de soutenir les industries créatives dans divers secteurs, dont la musique, le cinéma et, aujourd’hui, la mode en Afrique. Alors qu’un nombre croissant de rapports explorent les industries créatives à travers le monde, il était temps pour l’organisation de se pencher sur la mode africaine. Pour ce projet ambitieux, un appel à projets a été lancé et une équipe d’experts a été sélectionnée pour mener une étude approfondie sur l’état du secteur en Afrique. Élise a fait partie de cette équipe de consultants.
L’ambition du rapport est de proposer une vue d’ensemble de l’industrie textile et de la mode africaine. La mission à laquelle Elise a participé s’articule autour d’une analyse de la chaîne de valeur de l’industrie. Il s’agit de comprendre où et comment s’inscrivent les acteurs du secteur. Depuis les matières premières, comme le coton cultivé sur le continent, jusqu’à la transformation et la distribution de produits finis. En intégrant une perspective de durabilité, l’étude cherche également à évaluer comment l’industrie peut prospérer tout en respectant des valeurs éthiques et environnementales.
Élise Sormani s’est engagée dans le mouvement éthique il y a plus de 10 ans. Son expérience en Afrique du Sud illustre comment la mode peut être un vecteur de changement social et économique. À travers son implication dans le rapport de l’UNESCO, elle contribue à donner une visibilité accrue à l’industrie de la mode africaine, promouvant des pratiques durables et responsables
A lire aussi