Du champ au vêtement : le Bénin parie sur la transformation locale de son coton
Au Bénin, le coton est bien plus qu’une matière première, c’est un symbole. Surnommé “l’or blanc”, il a façonné l’histoire et l’économie du pays. Mais aujourd’hui, le Bénin ne se contente plus d’exporter son coton brut. Sous l’impulsion du président Patrice Talon, lui-même surnommé le “roi du coton”, le pays ambitionne de devenir un acteur majeur de la transformation textile en Afrique.
Le Bénin, avec ses 13 millions d’habitants, rivalise avec le Mali pour le titre de premier producteur de coton d’Afrique. La production devrait atteindre 669.000 tonnes pour la campagne 2024/2025. Ce chiffre témoigne de l’importance de cette culture pour l’économie béninoise.
La Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), fer de lance de la transformation du coton au Bénin
Pour atteindre ses objectifs, le Bénin mise sur la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ). Ce complexe industriel ultramoderne, conçu en partenariat avec l’homme d’affaires indien Gagan Gupta, regroupe toutes les étapes de la transformation du coton : filature, tissage, teinture, tricotage et confection.
Des ambitions affichées
Mi-2024, la GDIZ a exporté ses premiers vêtements pour la marque française Kiabi, soit 80.000 pièces. “On a là toutes les infrastructures nécessaires à la transformation des produits agricoles”, explique Létondji Beheton, Directeur Général de la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI-Bénin) qui dirige la GDIZ.
La zone travaille avec plusieurs marques étrangères comme US Polo ASSN, The Children’s Place (TCP), et Kiabi. “Aujourd’hui à la GDIZ, nous transformons 40.000 tonnes de coton par an et produisons environ 7 à 10 millions de pièces de vêtements chaque année”, indique Létondji Beheton. Cette production devrait augmenter d’ici fin 2025 avec l’ajout de trois nouvelles unités de confection de vêtements.
Valoriser le savoir-faire local
Si la GDIZ est le symbole de cette ambition industrielle, la transformation du coton se fait également à plus petite échelle. Des artisans locaux, comme Nadia Adanlé avec sa marque Couleur Indigo, proposent des produits authentiques en coton “Made in Bénin”.
Des défis à relever
Les autorités béninoises visent à transformer “50% du coton produit au Bénin et d’exporter les 50% restants”. Pour cela, il faut “augmenter les capacités de production” et attirer
Le Bénin se lance dans un pari audacieux : transformer son or blanc en une véritable filière textile. De la culture du coton à la confection de vêtements, le pays mise sur la valorisation de sa production locale et la création d’emplois. Un défi de taille, mais une ambition forte pour une mode africaine en plein essor.
@AFP – Photo : GDIZ
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