La richesse du Textile Guinéen
La Guinée, riche en culture, se distingue notamment par sa musique et son textile. Les traditions de fabrication textile sont profondément enracinées dans l’histoire du pays. Divisée en quatre régions naturelles, la Guinée offre des tissus uniques à chaque région, représentant ainsi un véritable patrimoine. On peut aussi évoquer la notion de matrimoine, notamment vis-à-vis de la teinture, souvent transmise de génération en génération par les femmes, témoignant de ce savoir-faire ancestral.
En Guinée, on distingue quatre grandes familles de tissus, chacune associée à une région et un savoir-faire spécifique. Ces familles de tissus se déclinent en d’innombrables variantes reflétant ainsi la créativité des fabricants et des créateurs de mode :
- Leppi – Moyenne Guinée
- Forêt Sacrée – Guinée Forestière
- Kendeli – Basse Guinée
- Bakha – Haute Guinée
La mode guinéenne est soutenue par le gouvernement
Le gouvernement guinéen, déterminé à promouvoir et préserver les textiles locaux, soutient des initiatives comme les 72 heures du Textile Guinéen. Cet événement annuel, organisé par la Coordination Générale de la Mode en Guinée – Cogemode et soutenue par Cité des arts, vise à connecter les créateurs de mode et les fabricants de tissus avec des acheteurs du monde entier.
Pour cette seconde édition à Bruxelles, les organisateurs ont pu compter sur la présence de Moussa Moïse Sylla, le Ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat de Guinée, et de Mme Savané Aissatou Doukouré, l’Ambassadrice de Guinée en Belgique. On peut également souligner la présence de Monsieur Sven Huyssen, Directeur des Opérations d’Enabel, l’agence belge de développement qui œuvre dans plusieurs pays d’Afrique au soutien des industries culturelles et créatives.
La marque Kaadé
Parmi les créateurs présents, on peut remarquer Binta Diallo, fondatrice de la marque Kaadé. Elle a fait le déplacement depuis Conakry pour présenter sa collection. Fervente promotrice du made in Guinée, elle intègre des tissus guinéens dans toutes ses collections depuis le lancement de sa marque. Elle collabore étroitement avec sa sœur Aminata Diallo, directrice de l’école de couture Kpaaf à Conakry. Ensemble, elles œuvrent au rayonnement de la Guinée au-delà des frontières africaines. Binta voyage entre Paris, Conakry et Abidjan, présentant ses collections et faisant découvrir l’artisanat local. Elle crée des collections en édition limitée, intégrant systématiquement les divers tissus guinéens.
Un enjeu économique et culturel
La promotion des textiles guinéens dépasse le secteur événementiel. En effet, développer une filière textile complète représente une opportunité économique majeure. Les importations de tissus et de produits finis pourraient menacer cette industrie locale. Toutefois, le gouvernement guinéen, à travers l’Office National de Promotion de l’Artisanat dirigé par Mme Marie Somparé, souhaite accélérer le développement d’une mode autosuffisante. Cet office a lancé un programme de labellisation des tissus guinéens, avec la labellisation du Leppi en 2023 comme première étape.
Aujourd’hui, les Guinéens montrent un fort engouement pour le textile local. Lors des célébrations, les tenues sur mesure en tissus locaux sont portées avec fierté. Le style guinéen est reconnu en Afrique de l’Ouest. Les 72 heures du Textile Guinéen offrent une opportunité unique d’exporter ce style dans le monde entier, contribuant ainsi à la préservation et à la valorisation de ce patrimoine culturel.
Les 72 heures du Textile Guinéen ne sont pas seulement un événement, mais un mouvement vers un avenir où le textile guinéen brille sur la scène internationale, soutenant l’économie locale et célébrant le riche héritage culturel de la Guinée.
Crédit photo : La Marque Kaadé de Binta Diallo
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