Le cinéma comme véhicule d’un nouveau storytelling
L’impact de Nollywood
L’industrie du cinéma nigériane, communément appelé Nollywood, est considérée comme la deuxième mondiale, en production de films par an, avec ses 2500 créations. C’est l’industrie indienne, Bollywood, qui a la première place. Aux origines de Nollywood dans les années 90, les Yorubas, un peuple de l’ouest du Nigéria et du Bénin, mettent en scène des pièces de théâtre. Ils organisent des tournées dans les villages. Naturellement, ils ont commencé à filmer leurs représentations pour les diffuser au plus grand nombre. Les thématiques traitées populaires et dramatiques ont conquis un public de passionnés qui s’est habitué aux productions locales. Bientôt, ces films amateurs sont devenus des réalisations professionnelles réunissant des profils variés d’experts, comédiens, producteurs, monteurs, scénaristes. C’est ainsi que Nollywood a rapidement commencé à produire pour le grand écran et le nombre de fans a continué à grandir au delà des frontières du Nigéria.
Le succès des productions locales
Netflix, qui se veut la plateforme de streaming de référence mondiale, affiche clairement son ambition de séduire les fans de Nollywood et plus largement les consommateurs de contenus du continent.
En effet, le leader de la vidéo par abonnement cible des pays anglophones tels que le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Kenya. L’offre est composée de deux types de contenus, d’une part, l’intégration de productions locales à succès et d’autre part, la production spécifique de nouvelles séries. Par exemple, Bling Lagosians, une production nigériane sortie en 2019 fut l’une des première production à entrer dans le catalogue de la plateforme. Ce film raconte l’histoire des Holloways. Il s’agit une puissante famille lagosienne à la tête d’un empire au bord de la faillite qui se prépare à célébrer en grande pompe l’anniversaire de la matriarche. Yachts, voitures de luxe, maisons somptueuses, le décor est planté. Le spectateur va suivre la vie de famille des privilégiés de la première puissance africaine, “the 1% of the 1%”.
Un intérêt pour les histoires africaines
Le consommateur de contenu africain peut facilement intégrer lors d’une session de binge watching une télénovelas d’Amérique Latine, un drame bollywodien, une superproduction américaine et un film ou une série Made in Africa. Cette perspective est une véritable aubaine pour Netflix. Et c’est aussi une opportunité pour les médias, les producteurs de contenus et les annonceurs. Le potentiel de ventes au delà des frontières du continent des histoires africaines n’est plus en question. Le succès de Black Panther, qui a largement dépassé le milliard de dollars de recettes dans le monde, a permis de valider le potentiel des histoires africaines. Hommage à Chadwick Boseman, acteur principal de ce Marvel décédé des suites d’un cancer. Et sa contribution à l’avènement d’un nouveau storytelling de l’Afrique restera gravée dans les mémoires.
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