Une exposition explore l’histoire et l’impact culturel d’un tissu emblématique
Le Musée de l’Homme consacre une exposition inédite au wax, ce tissu aux motifs vibrants devenu un symbole de l’Afrique. Du 5 février à septembre 2025, plongez dans l’histoire fascinante de ce textile, de ses origines indonésiennes à son influence sur la mode et l’art contemporains.
Décrypter le wax
Dans le cadre de sa saison « Migrations », le Musée de l’Homme propose une exposition captivante dédiée au wax. Ce tissu, reconnaissable entre mille grâce à ses couleurs vives et ses motifs distinctifs, est au centre de l’attention. L’exposition, qui se tiendra du 5 février à septembre 2025, se déploie en deux volets complémentaires. Le premier volet explore l’histoire du wax, retraçant son parcours sur plus de 120 ans, entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Le second volet, quant à lui, met en lumière son influence actuelle sur la scène de la mode, du design et de l’art contemporain.
L’histoire du wax
L’exposition, située au Balcon des Sciences (2e étage), offre un regard approfondi sur l’histoire singulière du wax. Initialement, le wax est une adaptation technique et iconographique du batik indonésien. Cette technique de teinture à la cire a ensuite été industrialisée par les Européens. C’est en Afrique de l’Ouest que le wax a rencontré un succès retentissant, avant de se diffuser sur l’ensemble du continent.
Ainsi, le wax est devenu un acteur majeur du commerce mondial des textiles. L’exposition retrace les étapes clés de cette histoire. Elle aborde notamment la production du wax au XIXe siècle, l’influence de la manufacture néerlandaise Vlisco, le succès de sa filiale ivoirienne Uniwax, et le rôle crucial des “Nana Benz”, ces femmes commerçantes togolaises qui ont joué un rôle déterminant dans la diffusion du tissu.
De plus, l’exposition met en évidence l’importance des motifs du wax. Ces motifs, dont les bases iconographiques ont été établies au début du XXe siècle, puisent leur inspiration dans des sources variées. On y retrouve des éléments de la nature, de la vie quotidienne, mais aussi des références à l’actualité politique et sociale. Par conséquent, le répertoire iconographique du wax constitue un véritable patrimoine culturel, en constante évolution.
Quand l’art s’empare du wax
Le Foyer Germaine Tillion (1er étage) accueille la partie contemporaine de l’exposition. Ici, des œuvres d’art et des créations de mode explorent les multiples facettes du wax. Si le wax est souvent perçu comme un tissu typiquement africain, certains artistes nuancent cette vision. Ils soulignent le lien du wax avec un imaginaire parfois stéréotypé de l’Afrique. De plus, ils pointent le fait que le wax a pu, dans une certaine mesure, éclipser les tissus traditionnels du continent.
Cependant, le wax est également devenu un puissant outil de revendication identitaire, notamment pour les artistes afro-descendants de la diaspora. Ainsi, l’exposition présente les créations de stylistes renommés tels que Lamine Badian Kouyaté (Xuly Bët), Alexis Temomanin et Adina Ntankeu. On y retrouve également les œuvres de photographes de renom comme Malick Sidibé, Seydou Keïta, Thandiwe Muriu et Omar Victor Diop. Enfin, les travaux d’artistes tels que Romuald Hazoumé, Lamine M ou Mosengo Shila viennent compléter ce panorama. Le commissariat de l’exposition est assuré par une équipe d’experts : Soloba Diakité, Marie Merlin, Cindy Olohou et Manuel Valentin.
À l’heure où le wax connaît un engouement sans précédent, cette exposition au Musée de l’Homme offre une occasion unique de découvrir son histoire et son impact culturel. Elle invite le public à explorer les multiples significations de ce tissu emblématique, entre héritage, appropriation et réinterprétation contemporaine.
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